Les entreprises demandent de plus en plus souvent à leurs travailleurs ainsi qu’aux candidats postulants d’avoir un bon bagage au niveau des langues. En 2016, cette exigence de multilinguisme apparaissait dans 13,6% des offres d’emploi (chiffre donné par le Forem). Aujourd’hui, on constate cependant que cette exigence réduit le nombre de profils pertinents, et qu’un tiers des offres d’emploi ne trouvent pas preneur. Le bilinguisme en entreprise est-il obligatoire ? Quelle solution peut-on apporter ?
Cette exigence de multilinguisme est-elle prévue légalement ? Comment cela se passe-t-il en pratique, et comment attirer les travailleurs qui ne parlent qu’une seule langue ?
Etat actuel de la société
Suite à la mondialisation du commerce, la société est en pleine évolution, ce qui pousse les entreprises à se développer à l’international. Celles-ci cherchent donc des travailleurs bilingues, ou trilingues, voir même multilingues ! Il est donc fréquent dans les entreprises d’entendre converser en différentes langues, comme en anglais, en néerlandais, et encore en français. Car en principe, chacun parle dans sa langue d’origine.
Mais officiellement, quelle langue doit être utilisée dans les entreprises ? Le bilinguisme en entreprise existe-t-il ?
Emploi des langues dans l’entreprise
Des normes légales encadrent l’emploi (écrit et verbal) des langues dans les relations sociales, que ce soit à l’oral ou dans les écrits.
Le bilinguisme en entreprise est certainement plus important en Belgique qu’ailleurs. Car la Belgique, de par sa configuration, est un pays complexe dans lequel rien n’est simple ! En effet, la réglementation en matière d’emploi des langues diffère selon la région linguistique dans laquelle se trouve l’entreprise.
En d’autres termes, si l’entreprise a un siège d’exploitation situé :
1. En région de langue néerlandaise
L’usage du néerlandais est obligatoire, que ce soit dans les relations sociales ou dans les écrits. Et si un document ou un acte n’a pas été établi en néerlandais, la sanction est alors très lourde : c’est la nullité de l’écrit.
2. En région de langue française
L’usage du français est également imposé dans les relations sociales ainsi que dans les écrits, mais une traduction peut éventuellement y être jointe. Et concernant tout document établi dans une autre langue, la sanction sera la même qu’en langue néerlandaise, c’et à dire la nullité de l’écrit.
3. Et en région bilingue de Bruxelles-Capitale
Les choses se compliquent un peu car :
- pour les travailleurs d’expression néerlandaise, les documents doivent être établis en néerlandais ;
- et pour les travailleurs d’expression française, les documents doivent être établis en français.
En cas de non respect de ces règles, l’acte ou le document devra être obligatoirement remplacé. Toutefois, la validité reste maintenue avec un effet rétroactif du document original.
4. N’oublions pas la région de langue allemande
Ici, l’usage de l’allemand est imposé. Et pour le document ou l’acte qui n’aura pas été établi dans la langue assignée, même règle que ci-dessus, c’est à dire que l’acte ou le document devra être obligatoirement remplacé, mais que la validité reste maintenue avec un effet rétroactif du document original.
5. Dans une des communes à facilités
Ici, les choses se corsent :
- pour les communes situées en région flamande et en périphérie de Bruxelles, imposition du néerlandais ;
- et pour les communes situées en région de langue française, imposition du français.
Et pour tout document établi dans une langue différente : remplacement obligatoire de l’acte ou du document, avec toujours le maintien de la validité et effet rétroactif du document original.
La solution : former ses travailleurs !
Beaucoup de travailleurs ou de candidats ne maîtrisent qu’une seule langue. Cela peut poser problème en raison du caractère international des relations de travail et commerciales. Le bilinguisme est de plus en plus demandé en entreprise, et les offres d’emploi n’attirent pas toujours toutes les personnes qualifiées car elles exigent de connaitre une seconde langue. Dès lors, comment attirer les candidats et motiver ses travailleurs ? La solution : les former !
Former ses travailleurs peut coûter cher. En connaissance de cause, les différentes régions sont intervenues pour aider les entreprises. Elles ont mis en place des aides à la formation par le biais des chèques formations.
Ces chèques permettent aux entreprises de former les travailleurs à moindre coûts, car la région intervient alors à hauteur de la moitié de la valeur de la formation.
C’est une aide non négligeable qui suppose, néanmoins, le respect de certaines conditions et exigences.
En tant qu’employeur, je souhaite en savoir plus sur l’emploi des langues au sein de mon entreprise, et sur les chèques formations.
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