Le droit à la déconnexion concerne chacun d’entre nous, et ce, dans chaque entreprise.
Se déconnecter de son travail est parfois difficile, se passer du travailleur également. Jusqu’à quel point peut-on être « à moitié » en vacances ? De même, en cette ère où le télétravail est de plus en plus présent, à quel moment se déconnecter lorsqu’on reste chez soi parfois 24h/24 ? Faisons le point sur le droit à la déconnexion.
A l’ère du numérique, il est facile, une fois rentré chez soi, de « regarder rapidement » une dernière fois ses e-mails, vérifier ses dossiers pour le lendemain, planifier son agenda calmement. Ne pas se déconnecter de son travail en rentrant chez soi peut vite devenir un facteur de burn-out. Quelles sont les limites à ne pas franchir afin que la vie professionnelle n’empiète pas sur la vie privée ?
Un contexte qui ne facilite pas la déconnexion
En 2024, les outils numériques sont partout. Être connecté à chaque heure de la journée est devenu ordinaire. L’addiction au smartphone entraîne une sur-connexion, qui commence parfois dès le réveil pour se terminer tard le soir. Ces nouvelles habitudes ont déteint sur le monde du travail, et aujourd’hui, de nombreux travailleurs ne parviennent pas (encore) à séparer vie professionnelle et vie privée. La frontière entre connexion professionnelle et connexion privée est devenue floue.
Sur les pistes de ski, va-t-on croiser cette année un travailleur faisant une halte afin de vérifier ses mails ? Et y répondre ?
Posons les valises et faisons un point sur la déconnexion.
A titre d’avantages, les employeurs équipent leurs travailleurs de smartphone, tablette, ou encore d’ordinateur portable. Conséquence : les travailleurs continuent, dès lors, à être disponibles à leur domicile après leur journée de travail.
A qui la faute ?
Dans certaines entreprises, ce sont les employeurs qui sont à la source de cette sur-connexion en évaluant les travailleurs sur la rapidité de réponse qu’ils apportent aux demandes de l’entreprise. De cette situation découle un besoin constant d’urgence et de suivi.
Dans certains cas, les travailleurs déclenchent eux-mêmes leur sur-connexion, en ressentant un besoin persistant de rester connecté à leur environnement de travail. Mais s’en rendent-ils réellement compte ?
Quelle limite pour la déconnexion en télétravail ?
Travailler de chez soi entraîne bien souvent une sur-connexion. A quel moment ouvrir son ordinateur et à quel moment le fermer ? Le travailleur est souvent poussé à poursuivre le travail au-delà de l’horaire inscrit dans son contrat. Mais est-ce réellement une demande de l’employeur, ou le travailleur a-t-il de lui-même du mal à décrocher ? ? Cette problématique est amplifiée lorsque le travailleur utilise le même ordinateur pour le travail et la vie privée.
En télétravail, le travailleur doit se mettre lui-même des limites à respecter afin de ne pas entrer dans une sur-connexion. L’employeur pourrait également vérifier auprès de ses travailleurs que ceux-ci ne sont plus connectés sur les messageries instantanées professionnelles, sur leurs emails, ou encore sur le serveur de l’entreprise, bien que ce ne soit pas vraiment son rôle : de sa propre initiative, l’employé peut se déconnecter de ses comptes professionnels.
Ce qui est certain, c’est qu’une prise de conscience doit se faire autant chez l’employeur que chez le travailleur, pour que cette sur-connexion n’entraine pas de burn-out.
Une obligation de réglementer l’utilisation des moyens de communication en dehors des heures de travail
Les entreprises d’au moins 20 travailleurs ont l’obligation de conclure une convention collective de travail ou de modifier le règlement de travail dans le but de prévoir ces différentes mesures.
L’objectif est de fixer les modalités pratiques garantissant le droit à la déconnexion au sein des entreprises concernées.
Dans le cas où une convention collective de travail sectorielle a été conclue et rendue obligatoire, l’obligation de conclure une convention collective de travail est caduque.
En cas de règlement de travail, attention au délai d’affichage de 15 jours ! Et en cas de CCT d’entreprise, attention à ne pas oublier de convoquer le CE ou la DS !
Quelles solutions mettre en place pour éviter la sur-connexion ?
- Dès l’engagement du travailleur, faire le point sur le droit à la déconnexion.
- Ne pas répondre aux e-mails ou à des appels sur son téléphone portable durant les jours de congés, les week-ends ou les temps de repos ;
- Établir des dispositifs de mise en veille des serveurs informatiques en dehors des heures de travail ;
- Activer des messageries d’absence et de réorientation vers un autre collègue ou à un autre moment ;
- Utiliser une signature automatique indiquant le caractère non impératif d’une réponse immédiate .
- Empêcher les travailleurs de se connecter à leurs e-mails sur un autre appareil que leur poste fixe de travail (en refusant par exemple de leur transmettre des données de connexion) ;
- Sensibiliser, en mettant en place, avec la participation des travailleurs, une charte de la connectivité au sein et en dehors du lieu de travail ;
- Discuter du droit à la déconnexion et du risque de burn-out au sein du Comité pour la Prévention et la Protection au travail (CPPT) ;
- Limiter la relevée des mails à deux fois par jour ;proposer des formations sur les bonnes pratiques en matière d’écriture de mails (préciser l’utilité des destinataires, nuancer les mentions d’urgence, supprimer les ponctuations anxiogènes, etc.) ;
- Former les managers sur l’hyperconnectivité ;
Des solutions pour empêcher la sur-connexion existent. L’employeur doit trouver la meilleure pour son entreprise et faire preuve de créativité !
En tant qu’employeur, je souhaite réfléchir sur la déconnexion au sein de mon entreprise et mettre à jour mon règlement de travail ou co-créer une charte de connectivité.
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